BG #1 - Greyson

BG : partage et exégèse des backgrounds de mes personnages de jeu de rôle. Tous des BG, ou presque.

 

Contexte

Année : 2015.

Jeu : Ma première (et unique) campagne de Donjons et Dragons, en version 3.5. On partait pour un scénario à durée indéterminée.

Table : 5 barbus, plutôt les clichés du joueur de D&D :).

Fiche de perso : caracs tirées aux dés, avec MJ conciliant pour relancer tous les jets vraiment pourris.

Consignes du MJ : On devait seulement expliquer pourquoi on se retrouvait seul et sans attache dans la ville de Delzimmer.

 

Le background

Natif de Reth, issu d'une famille de notables dont les aïeux avaient fait fortune dans le commerce d'étoffes, Greyson avait eu le malheur de naitre en tant que fils cadet.

La tradition familiale voulait que le second enfant de chaque génération soit dévoué aux dieux et depuis des siècles tous les seconds-nés de la famille avaient, par obligation, rejoint les ordres. Dès la naissance l'enfant, bien qu'autorisé à rester sous le toit familial, était élevé à l'écart de ses frères et soeurs par le chapelain (qui bien souvent était le cadet d'une génération précédente) rattaché à la chapelle du manoir.

L'enfant perdait également le droit de porter un nom traditionnel, pour être appelé Fils-Gris, Grey-Son, en raison de la couleur de la bure des ecclésiastiques.

Dans sa grande bonté son arrière grand-père, que tous s'accordaient à qualifier de progressiste, avait introduit une certaine latitude dans cette obligation séculaire : la possibilité de choisir entre la spiritualité pragmatique des moines et la vie religieuse des prêtres. Tout l'éducation reçue par Greyson depuis sa plus tendre enfance ne tendait donc que vers un seul but: l'amener à faire ce choix.

Ses premières années d'instruction furent rythmée par les revirements propres à l'enfance qui le conduisaient à se prendre alternativement de ferveur pour plusieurs dieux tous plus badass les uns que les autres. En grandissant il prit connaissance des modes de vie, devoirs et sacerdoces de chacun des deux ordres qui s'offraient à lui. Tout en gardant une certaine attirance pour Arvoreen, dieu halfelin de la vigilance et de la protection, à l'âge du choix il donna alors sa préférence à une vie de moine.

Le jour de ses onze ans, il intégra un monastère situé dans les collines d'Akanapeaks pour ne plus en ressortir avant l'âge de 26 ans. Il était alors un disciple accompli, rompu à la vie monacale et spirituelle, ainsi qu'à l'art martial, sans distinction particulière mais toujours sensible à la philosophie du dieu Arvoreen. C'est l'âge où il fut envoyé à la tête d'un petit groupe de moines pour perfectionner son apprentissage du kama dans un autre monastère situé dans le Durpar à l'extrême Est du monde connu.

Malheureusement s'il maitrisait plutôt bien la vigilance au combat et la détection des menaces physiques, 15 ans de vie monacale n'avaient pas préparé Greyson aux escroqueries et autres traitrises. Laissé pour compte par le marchand qui était sensé les conduire à bon port (et qui avait été payé d'avance, grave erreur) il se retrouva errant dans la ville de Delzimmer, séparé de ses acolytes, et avec pour seule ressource, 11 pièces d'or.

 

Inspirations et intentions

Je souhaitais m'écarter du tryptique barbare/mage/paladin. En parcourant les manuels je suis tombé sur la classe Moine, qui a la particularité de ne pas avoir de malus lorsqu'elle se bat à mains nues. J'ai trouvé que ça serait rigolo de faire du Kung Fu dans Donjons et Dragons.

Au niveau race je voulais être un nain, because why not, mais ce rabat-joie de MJ m'a fait comprendre qu'un nain-moine ça ne rentrait pas du tout dans le cadre du lore de D&D. Je suis donc resté humain.

Découvrant le jeu, son univers et ses règles, je me suis dit qu'il valait mieux que ça se ressente au niveau du perso pour éviter toute dissonance du style "je parcoure le monde depuis 20 ans mais je ne connais pas telle créature ou ne sait pas me servir de telle arme".

Pour le nom je lisais à l'époque un comics NightWing, dont l'identité secrète est Dick Grayson, issu d'une famille d'accrobates. Je me suis dit que ce côté accrobate collait bien avec un moine expert en kung-fu que j'imaginais virevoltant. J'ai trouvé un moyen de caser et justifier le nom "Greyson" dans mon BG, et me suis fixé pour objectif d'acquérir le surnom de "Flying Greyson" de par mes fulgurances.

Je partais un peu en mode dilettante, avec l'intention de vivre ma vie, sans tomber dans les grands classiques de rivalités et de manigances entre PJ.

 

Ça a donné quoi ?

Jusque là mon expérience du JDR était très largement dominée par 7 ans de jeu narratif par e-mail, où la fiche de perso et les règles n'étaient là que pour servir de gardes-fou à une imagination trop débridée. Je n'avais pas idée à quel point D&D allait être différent.

J'ai déchanté dès le premier combat quand, après que j'eus décrit avec maints détails et sans excès comment je me débarrassais du premier gobelin à portée, le MJ leva les yeux au ciel en m'indiquant que ce qu'il attendait de moi était de choisir une des 3 actions (nulles) décrites sur ma fiche et de lancer des dés pour voir si elle réussissait. J'ai saisi à cet instant la pleine mesure de l'imposture qu'est Donjons et Dragons, éternel cliché du jeu de rôle qui en fait n'en est pas un.

Je suis devenu le boulet du groupe. Totalement désintéressé par ma fiche de perso et mes XP j'étais une quiche à chaque combat et j'ai intégré ce trait de caractère dans le roleplay que je parvenais à caser entre les donjons, difficilement tant ces phases d'intervalle non-soumises au diktat des dés étaient réduites.

Mon meilleur souvenir est celui d'une session d'enquête en effectif réduit suite à une scission du groupe d'aventurier. L'occasion de vivre autre chose que des combats relous, et de pouvoir laisser courir son imagination. 

Je n'ai jamais acquis le surnom "Flying Greyson" mais, lors de la dernière session au détour d'un changement de niveau, j'ai enfin débloqué une attaque permettant de sauter très haut et d'atterrir sur l'ennemi. C'était l'aboutissement de la trajectoire du perso et je l'ai joué avec toute la ferveur dont un moine est capable, avec moultes descriptions et mimant le geste IRL.

 

Les dés en décidèrent autrement, ce fut un échec.

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